La première surprise que réservait le groupe audiovisuel public, c’était l’activation d’un premier service HBBTV, une norme de télévision interactive soutenue par l’Union Européenne, et permettant de bénéficier de certains services (télévision de rattrapage et demain TVaD), indépendant des surcouches propriétaires des fournisseurs d’accès ou des constructeurs de télévision. Bien sûr, il faut être connecté à internet (ethernet ou wifi), mais c’est bien la commande du téléviseur, sous réserve que celui-ci soit compatible HBBTV, qui permet d’accéder au service. Depuis le 27 mai dernier, les heureux possesseurs de téléviseurs LG ou Philips peuvent par exemple bénéficier du service Salto (voir un programme FTV depuis le début), sans passer par la télécommande de sa box ADSL ou par des boitiers complémentaires (Xbox, Google TV et autres Apple TV).
« Nous avons l’obligation de rendre nos contenus accessibles sur un maximum de plates-formes mais nous privilégions les environnements ouverts et interopérables » explique Bruno Patino, nouveau N°2 de France Télévisions, en charge du chantier de la numérisation du groupe audiovisuel.
Une ouverture qui ne se limite pas à la technologie car France Télévisions entend également multiplier les expérimentations de télévision « sociale » avec les « télénautes », qui n’hésitent plus à transformer leur soirée télévisée en expérience collaborative, au travers de réseaux sociaux comme Twitter, Facebook. France Télévisions présentait également un pilote d’émission avec un présentateur virtuel, basé sur des technologies couplant 3D et TTS, conçu par TouchAndStore, et pouvant directement interagir avec les téléspectateurs.
Des réseaux sociaux qui captent l’attention des téléspectateurs mais que le groupe ne voit toutefois pas comme des concurrents. « Nous estimons qu’il s’agit d’une forme d’attention parallèle et nous n’avons pas vocation à lancer notre propre réseau social » précise Bruno Patino, qui semble toutefois avoir étudié de très près le dossier dossier Dailymotion, pionnier mondial de la vidéo 2.0, toujours dans le giron du groupe France Telecoms / Orange, depuis l’échec des négociations avec Yahoo.
Une télévision interactive et social qui ne devrait toutefois pas faire l’impasse sur les nouvelles technologies. Six mois après une première démo sur LeWeb Paris 2012, les concepteurs de la technologie LIFI – la jeune pousse francilienne OLEDCOMM- étaient présents sur le stand France Televisions pour montrer une nouvelle version de leur fibre optique… sans fibre. Testée sur des véhicules Peugeot, la technologie LIFI fonctionne avec désormais une voie de retour passant par de simples ampoules LED, clignotant... à la vitesse de la lumière. Ses concepteurs annoncent des débits de l’ordre du Gb/s et réfléchissent par exemple à transformer une lampe de chevet en point d’accès internet…
France Télévisions montrait également un flux vidéo ULTRA HD, une norme de télévision (16/9e à 50 images seconde) ultra haute définition, à ne pas confondre avec la norme 4K (21/9e à 24 images/seconde), offrant une qualité d’image absolument époustouflante, grâce à une définition maximale de 7680 pixelsx4320 pixels soit plus de 33 millions de pixels (seize fois plus importante que le format HD 1080 P et ses 2 millions de pixels). Un flux vidéo à priori trop lourd pour les réseaux de diffusion actuels (TNT ou ADSL) mais que les équipes de France Télévisions, aidées par le consortium 4EVER, travaillent à compresser grâce au nouveau codec HEVC H.265, et qu’on pourrait donc théoriquement être accessible au travers d’une simple liaison ADSL ou TNT…. sous réserve de changer de téléviseur.
Des innovations que l’on retrouve en tout cas dans ce clip réalisé par les équipes de France Télévisions et qui devraient, à l’instar de la HD ou de la 3D, déferler très prochainement dans nos salons.
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